Mon matériel astronomique


J'ai commencé l'astronomie au lycée au début des années 1980, avec un petit télescope azimutal 90/900. Puis un télescope de Newton 200/1200 de chez Meade, avec une monture équatoriale allemande manuelle. Puis j'ai interrompu l'observation jusqu'en 2016 où j'ai voulu me remettre à la photo astro. D'abord avec un APN sur monture légère Star Adventurer. En 2017, j'ai acheté mon premier télescope depuis 35 ans, un Celestron Nexstar Evolution 6. Et depuis, je me régale des performances du matériel moderne, en prenant des photos du ciel profond depuis mon jardin en Haute-Saône.

Voir les photos prises avec ce matériel.




Matériel pour la photo du ciel profond

Lunettes

J'utilise deux lunettes astronomiques avec objectif apochromatique et correcteur de champ. L'une est à grand champ, la TS 94 EDPH de 94 mm de diamètre et 414 mm de focale (F/4.4) avec le réducteur-correcteur de champ. L'autre est faite pour les plus petits objects, la TS CF APO 130 avec un diamètre de 130 mm et une focale de 910 mm (F/7). Elle est dotée d'un correcteur de champ x1. Ces deux lunettes produisent des images dépourvues de coma et de chromatisme, exploitables en plein format.

Monture

Ces lunettes sont installées sur une monture Skywatcher EQ6-R Pro dont j'ai optimisé les axes en réduisant les frottements dus au serrage excessif fait en usine. Cette monture est pilotée par une ASIair via un câble EQMOD.




Pied fixe

Mi-2020, j'ai finalisé l'installation d'une colonne fixe dans le jardin, à proximité de la terrasse pour la facilité d'accès. La colonne a été récupérée d'une salle d'opération de l'hôpital (fixation d'éclairage) lors d'un chantier. Elle est boulonnée à six tiges filetées coulées dans 100 kg béton dans un trou d'environ 50 cm de profondeur et 50 cm de diamètre. La platine de fixation supérieure provient de chez Skymeca, compatible avec la monture EQ6 et ses variations. Cette platine est elle-même attachée par trois tiges filetées de 16 mm en inox à une platine inférieure réalisée sur mesure, et soudée sur la colonne.


Ce pied fixe permet d'installer rapidement la monture, voire de la laisser quelques jours sur place, et démarrer une session sans passer par la pénible mise en station. Même en cas de démontage-remontage, la mise en station est très rapide après un Polar align avec l'ASIair. En général, 10 à 15 min sont suffisants pour être prêt à démarrer une session de photos.

Le ciel

Ce site est en zone rurale, à 15 km au nord de Besançon, en Haute-Saône. Il bénéficie d'un ciel de qualité Bortle 4 environ. Les éclairages municipaux s'éteignent à minuit, tout comme dans les villages autour. La Voie Lactée est facilement visible et l'élévation par rapport à la vallée de l'Ognon épargne le plus souvent le site de l'humidité et du brouillard.



Projet d'abri à toit roulant

J'étudie depuis plusieurs mois un projet d'abri qui serait installé au fond du terrain, dans un endroit plus dégagé, avec une autre colonne fixe et un toit roulant automatisé afin d'en faire un observatoire à demeure, qui pourrait être piloté à distance. Pour le moment, le projet n'est pas encore démarré mais une quinzaine de versions des plans ont permis de tester diverses configurations et dimensions. L'écueil principal est d'apporter l'électricité, ce qui nécessiterait de faire une saignée d'au moins 25 m depuis la maison jusqu'à l'observatoire.



Matériel pour le planétaire

J'ai revendu mon Celestron Nexstar 6 Evolution fin 2023. Il me servait pour le planétaire et le solaire. J'ai acheté pour le remplacer un SkyWatcher MAK 180. Son diamètre de 180 mm et sa focale de 2,7 m et surtout avec une optique qui ne nécessite pas de collimation, en font un télescope idéal pour photographier Jupiter, Saturne, Mars et Vénus. Cependant sa focale longue rend délicat la mise en station et la mise au point. Je ne l'ai pas encore vraiment pris en main. Il se monte sur l'EQ6-R Pro.



Les caméras CMOS

Mes premières photos ont été prises avec mon APN Canon 60D avec une bague d'adaptation T2. Par la suite j'ai acheté ma première caméra couleur ZWO ASI 185MC, de 2 Mégapixels, revendue depuis. Puis avec une ZWO ASI 294MC, au format 4/3 et de 11 mégapixels, que j'utilise désormais pour le planétaire. Pour le ciel profond, j'utilise une ZWO ASI 2600MC Pro de 26 mégapixels au format APS-C, refroidie, sans bruit de préampli et avec un convertisseur 16 bits. J'ai eu pendant quelques mois une 294MM Pro mais je l'ai revendue. Je reviendrai plus tard à une caméra mono quand j'aurai fait le tour des possibilités de la 2600MC.

Afin de faire de l'autoguidage, j'ai pris la petite caméra ASI 290MM Mini monochrome de 2 mégapixels et ne pesant que 60 g. Elle peut être utilisée en planétaire.

Par ailleurs, je me suis monté une caméra AllSky avec un Raspberry Pi 4B et une ZWO ASI 178MC avec un objectif fish-eye.



Acquisition

Si la capture des vidéos planétaires se fait toujours avec le PC sous SharpCap, les séances de ciel profond sont contrôlées avec le boîtier ZWO ASIAir Plus qui se contrôle en Wifi depuis le smartphone. Ce boîtier pilote la monture EQ6-R Pro via un câble EQMOD, la caméra principale et la caméra de guidage. Elle interface également le focuser électrique ZWO EAF. Le tout supervisé depuis un iPad connecté en Wifi à l'ASIair via des répéteurs qui permettent d'avoir une transmission rapide des images.

Après avoir utilisé l'ASIair version 1 pendant un an, je suis passé à l'ASIair Pro au printemps 2020, puis à l'ASIair Plus en 2022.

L'ASIair gère le Polar Align et aide à ajuster la mise en station aux petits oignons. Elle gère le Goto à partir de son catalogue très complet d'objets planétaires, cométaires et du ciel profond. En arrivant sur la cible, elle réalise un Plate Solving en prenant une photo avec la caméra principale, puis vérifie la position des étoiles en cherchant dans un catalogue astrométrique et ajuste la position de la monture, si besoin. Le cadrage peut être ajusté en pointant à l'écran et en faisant un Goto. La fonctionnalité d'autoguidage s'occupe de la caméra secondaire et réalise l'étalonnage en automatique. Durant les prises de vue, l'autoguidage corrige tous les petits décalages mécaniques de la monture. La fonctionnalité Dither permet de bouger la cible d'un ou deux pixels entre chaque photo de façon aléatoire pour éviter que la trame du capteur soit toujours au même endroit sur les photos. Ce décalage est corrigé lors de l'empilement dans le logiciel SIRIL. Le passage au méridien s'effectue sans problème avec le retournement automatique de la monture, un plate-solving, une mise au point et la reprise de la session.



Filtres

Après avoir testé de nombreux filtres (CLS, SkyGlow, DuoBand) j'utilise désormais le filtre Optolong L-Extreme en 2" pour les nébuleuses et un filtre IR-UV Cut en 2" pour les autres cibles. Ce dernier filtre permet de réduire la bande de longueurs d'onde captée par la caméra afin d'avoir un meilleur piqué. En solaire, j'utilise le filtre solaire Baader Continuum qui met en évidence les détails de la surface dans la bande de 540 nm. En planétaire, je peux utiliser le filtre infrarouge Astronomik ProPlanet 642 BP, notamment sur Mars.



Protection contre la buée

Avec un télescope à lame de fermeture comme un Schmidt-Cassegrain ou un Maksutov, le plus gros risque est de voir la buée (ou le givre) se déposer et anéantir la soirée. Un pare-buée est indispensable. J'ai choisi le modèle Astrozap, rigide et facile à installer, accompagné de la résistance chauffante et du contrôleur double canal, de la même marque. J'équipe également les lunettes principale et de guidage d'une résistance.



Monture de voyage

Pour les déplacements et notamment les éclipses, j'ai investi dans la très pratique monture de voyage Star Adventurer Gti, pilotable en Wifi et motorisée sur 2 axes, montée sur un trépied lourd Manfrotto MT190XPRO4 ou un trépied léger mais très stable en fibre de carbone pour les voyages. Elle est idéale pour les voyages et les sorties terrain. J'avais apporté la version précédente (Star Adventurer de première génération) et son trépied aux USA pour l'éclipse de soleil de 2017. Je l'utilise avec soit une petite lunette Photoline TS APO 60/360 de 60 mm de diamètre, avec un prisme de Hershell pour le solaire ou avec un correcteur de champ pour le ciel profond, ou encore avec un Canon 90D pour les photos de Voie Lactée et de grands objets Messier.



Alimentation nomade

Pour alimenter la Star Adventurer et la ou les caméras, j'utilise des modules RoyPov de 23,4 Ah très pratiques car ils une sortie 12V allume-cigare et une classique. Je peux également sortir le Booster Norauto pour compléter si besoin. Tout cela peut alimenter une caméra refroidie, une ASIair, la monture et les autres accessoires.



Voir les photos prises avec ce matériel.